mardi 15 avril 2014

La fille de mon village

Il n'y en a toujours eu qu'une.  Elle a toujours été différente des autres. Elle incarnait cette femme qui continue à cultiver ma curiosité. Une femme douce, d'une intelligence franche, aux talents discrets, mais prodigieux et d'une beauté unique.

Je me suis mis à écrire à cause d'elle, mais je ne l'ai jamais remercié. Je me suis rendu compte que l'amour vrai existait quand j'ai tenté de la connaître. Il n'a jamais rien eu entre nous, mais sa seule présence était suffisante pour m'inspirer passion et sentiment.

Puisque je n'ai jamais eu assez de place dans ma tête pour contenir ce que je suis, il a bien fallu que je lui dise. J'avais beaucoup plus de courage à l'époque. Ma première lettre d'amour...tellement mal écrite et maladroite, mais sincère. Une très courte correspondance sous le signe de la sottise et de mon inexpérience. Même si mes lettres ont créé cette distance et ce malaise entre nous, je ne les regrette pas. On ne devrait pas regretter un premier amour.

Ce souvenir me revient à un moment où je me questionne sur comment aimer. J'ai surtout peur d'aimer par nécessité. Et quand je repense à elle, je me dis que je devrais rassembler le peu de courage que j'ai et vivre l'amour comme à l'époque : maladroit, mais sincère. Peut-être que tout ça est la manifestation flagrante d'une grande naïveté, mais je me dis que ça vaut le coup d'essayer.

J'ai dit que je ne regrettais rien, car cette fille valait le coup. Je me devais de me lui dire tout ce qu'elle était pour moi. Grâce à elle, j'ai écrit et je me suis dit que je devrais continuer. Peut-être qu'un jour j'aurai de nouveau la chance d'être maladroit.